DJI Mavic Air : pourquoi ce choix et premières impressions

J’ai ajouté il y a peu de temps un drone à mon attirail. Mon choix s’est arrêté sur le DJI Mavic Air. J’explique ici pourquoi j’ai fait ce choix et ce que je pense de la bête après quelques vols de test. Je précise que cet article est 100% subjectif, il ne tient compte de mes besoins particuliers.

Les deux finalistes : Mavic Air et Mavic Pro

Mon critère principal, c’était l’encombrement. Je souhaitais un drone que je pouvais porter sur moi pour faire du « run-and-gun » : pouvoir déployer le drone à tout moment et assez rapidement selon ce sur quoi je tombe, que ce soit lors d’un mariage, d’une randonnée ou d’un événement quelconque.

Autre contrainte : rester en dessous de 800 grammes. Au delà de ce poids, de nouvelles lois semblent arriver à la mi-2018, et elles semblent plutôt contraignantes pour les drones dépassant cette masse.

Ainsi, il ne restait que deux challengers, les deux Mavic de DJI :

  • Le Pro, qui a fait ses preuves et qui est arrivé à maturité.
  • Le Air, tout récent, avec plein de nouveautés, plus petit, moins cher, mais quelques caractéristiques nettement inférieures.

J’ai failli penser au Gopro Karma à un moment, car j’aimais bien l’idée rigolote du Gimbal amovible. Mais le machin est mort né, et il pesait plus de 800 grammes.

Le Mavic Pro

Les avantages du Air

  • Argument principal : bitrate de 100 Mbps contre 60 pour le Pro. Sachant que j’ai vu pas mal de gens se plaindre d’artefacts de compression dans les zones boisées sur le Pro, une amélioration du bitrate me semble être un pas dans le bon sens pour éliminer ça.
  • Le Air est doté de capteurs d’obstacles orientés vers l’arrière, ce que le Pro n’a pas. C’est assez fun de voir la matérialisation de tous ces capteurs à l’écran, des radars de recul dans tous les sens, on se croirait dans une bagnole de vieux.
  • Le Pro m’a toujours donné une impression de fragilité en cas de crash : en traînant sur des forums et groupes Facebook, j’ai vu beaucoup de nacelles cassées notamment. Le Air semble protéger un peu plus sa caméra gràce à son carénage.
  • Le prix : le Air est moins cher. Avantage à relativiser toutefois, car le Pro a tendance à baisser de prix.
  • La taille : le Air est bien plus petit que le Pro, c’est toujours ça de gagné dans le sac.

Les doutes

  • Le Pro communique avec la radiocommande par un protocole propriétaire de DJI qui est très performant. Le Air repose sur du Wi-Fi, beaucoup moins bon. Principale conséquence : moins de portée. Mais c’est un faux problème. Si vous respectez la loi, vous ne verrez aucune différence, vu que vous devez garder votre drone en vue et que la distance d’éloignement maximale autorisée est bien inférieure à la portée de la radio. Souci un peu plus visible : de temps en temps, j’ai de petits artefacts et freezes sur l’écran. Mais ça n’empêche pas de piloter et ça reste rare.
  • Autonomie : le Mavic Air est bien moins autonome que le Pro, on perd plusieurs précieuses minutes. Je pense que c’est un vrai problème si vous avez déjà goûté à plus d’autonomie. Pour ma part c’est mon premier drone à usage professionnel, donc je n’ai pas d’attente à ce sujet. Par contre j’ai 3 batteries en tout, c’est un peu le minimum pour pouvoir être efficace.
  • La télécommande du Air est plus simple que celle du Pro, qui affiche des informations vitales sans avoir à regarder l’écran du smartphone. Comme pour l’autonomie, j’imagine que ça doit être très embêtant quand on en a l’habitude, mais quand on découvre les drones DJI, on ne se rend pas compte de ce qu’on manque.
  • Limitation du Air par rapport au Pro : La caméra ne peut pas s’incliner à 90° pour prendre des photos en portrait. Je ne fais pas de photos donc ça m’est égal, mais pour ceux qui sont concernés, c’est un peu dommage.
  • Sensibilité en basse lumière : le Pro semble meilleur que le Air dans ce domaine. Mais sachant qu’il est interdit de voler la nuit, on s’en fout.
  • Le Pro a été éprouvé, c’est une valeur sûre. Le Air est tout nouveau, on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise ou d’un problème de conception.
  • Il y a des rumeurs (peu fondées) de sortie d’un Mavic Pro II pour fin mars. Mais si on attend tout le temps le nouveau modèle pour investir, on ne se lance jamais.

Une fois en mains

Je suis très satisfait du drone. Ça marche incroyablement bien, c’est bien pensé, ça fait des images magnifiques.

L’APAS : c’est censé être une killer feature du Mavic Air. Si le bestiau rencontre un obstacle, il le contourne par les côtés ou par le haut plutôt que de s’arrêter. C’est impressionnant à voir en action. Mais personnellement je n’en aurai pas l’usage. A partir du moment où mon drone ne peut plus progresser, peu importe qu’il s’arrête ou qu’il adapte sa direction, ma prise est ratée, je dois la recommencer.

Les specs du Mavic Air affichent une vitesse de pointe à 65 km/h, mais au final, une fois la détection d’obstacles activée, elle est limitée à 30 km/h. Personnellement je trouve ça amplement suffisant, mais il vaut mieux le savoir pour ne pas être surpris.

J’ai pu faire voler ma bêbête à côté d’un Phantom 3, plus puissant et plus gros. On voit clairement la différence : le Mavic Air a moins de punch. Mais pour filmer ce n’est pas un problème, vu qu’il faut faire les mouvements les plus doux, progressifs et réguliers possibles. Et le Mavic Air est doté de plein de modes de prises de vue pour cela, notamment les modes Tripod et Cinema qui rendent le drone lent ou bien ajoutent de l’inertie à ses mouvements.

En bref, je suis convaincu ! Un dernier mot sur les revendeurs : j’ai acheté le drone directement sur le site de DJI. Beaucoup de gens préfèrent se fournir chez des revendeurs du marché gris. Passons sur le fait que les achats passant au travers des contrôles des douanes enfreignent la loi. Ces personnes économisent environ 200 balles (on peut aller jusqu’à 300 en cas de grosse promo) sur un drone à 1000 €. En contrepartie, ils ont des délais de livraison qui peuvent exploser, des boites qui peuvent arriver abîmées et surtout une prise en charge de la garantie bien plus courte (1 an) et complexe vu qu’il faut renvoyer le drone en Chine. Bref, pour moi il n’y a pas photo : acheter un drone est un gros investissement, c’est pas le moment de faire des économies de bouts de chandelle en se mettant dans l’illégalité, surtout quand on est professionnel.

Drone, Matériel

2 Comments

  1. Bonjour,

    Vous dites faire un usage professionnel de votre drone. Quel est-il exactement : vidéaste (documentaires, courts/moyens-métrages, etc ?) ?
    J’envisage d’acquérir un drone pour ajouter des plans à des documentaires animaliers… mais la question de la qualité vidéo pose question par rapport à une vidéo tournée avec un réflex en 4K…

    Merci.
    Bien cordialement,

    Pascal Jacques

    1. Mon usage, c’est principalement le filmage d’événements : mariages, conférences, séminaires.

      Le Mavic Air filme en 4K. Mais ce n’est pas tellement un critère : il y a des caméras qui ont une plus belle image que ce drone alors qu’elles sortent du 1080p.

      Si vous souhaitez seulement filmer des paysages en grand angle par temps lumineux, un drone comme ceux de la gamme des Mavic suffira, à mon humble avis.

      Si vous voulez une qualité supérieure dans les zones compliquées ou peu lumineuses, ça ne suffira pas. Et si vous voulez zoomer (sur des animaux par exemple), ça sera largement insuffisant. Il faudra monter en gamme pour avoir un appareil avec caméra et objectif interchangeable.

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