La FX6 ne surclasse pas la FX3 sur tous les points, et je l’ai su un peu tard.
Très heureux possesseur d’une Sony FX3, j’ai récemment fait l’acquisition d’une Sony FX6. Je pensais que cette nouvelle caméra deviendrait mon outil principal, et que la FX3 passerait en caméra secondaire. Sauf que j’ai découvert au déballage quelques grosses limitations que je n’avais pas anticipées.
Seulement deux entrées son
La poignée de la Sony FX6 est équipée de deux entrées XLR, et c’est tout. Celle de la FX3 dispose aussi d’une entrée jack stéréo, je prenais donc ça pour acquis. Et bien non : pas d’entrée jack sur la FX6. Moi qui aime bien multiplier les micros cravates cachés un peu partout en reportage, ça m’a un peu refroidi.
Pour être correct, il faut noter que la FX6 a quand même une monture hot shoe sur l’avant de sa poignée. Donc en théorie on peut y brancher des choses, sauf que je n’ai pas trouvé de solution pour y brancher autre chose que des trucs propriétaires chers et très souvent en rupture de stock.
Pas de son en 100 FPS
La FX3 permet de filmer en 100 FPS tout en enregistrant le son. Pas la FX6. Il faut obligatoirement passer en mode S&Q pour atteindre cette cadence, et ainsi se priver de l’enregistrement du son. C’est un vrai souci pour du making-of, lorsque je dois filmer une explosion ou une scène de combat, le son a son importance, même au ralenti. Sans parler du fait que je peux filmer en 100 FPS par sécurité et au final décider de monter le rush en vitesse normale avec du son.
Menus déroutants
La FX3 a des menus pourris. Je pensais que c’était dû à l’héritage photo de la caméra, et qu’une FX6 exclusivement orientée vidéo aurait des menus plus simples et plus intuitifs, proches de ceux proposés par Blackmagic par exemple, qui sont un bonheur absolu. Erreur : les menus de la FX6 sont incroyablement nuls. Il y a en fait deux types de menus : un menu « complet » avec plein de sous catégories et de réglages très détaillés, et un menu rapide. Là où ça devient imbitable, c’est que certains paramètres ne sont accessibles que dans le menu rapide. On ne peut pas se dire qu’on trouvera tout dans le menu principal, il faut aussi fouiller dans le menu rapide pour toucher certaines choses. La gymnastique mentale est abominable.
Playback très limité
C’est l’élément le plus incompréhensible. La FX3 a tout un ensemble de boutons et d’actions possibles pour revoir ses prises, les jouer au ralenti, image par image, se rendre rapidement à la moitié d’une longue prise. Sur la FX6, il n’y a tout simplement rien. On peut juste faire pause avec la molette, et une petite avance rapide. C’est un enfer.
Énorme complexe sur un tournage quand je filme un crash de voiture : les caméras tournent au moins 2 minutes avant la percussion. L’équipe principale qui tourne à la RED arrive à rejouer le bon moment en une seconde pour le montrer au réalisateur. Moi, au making-of, je me galère avec mon avance rapide comme au temps des magnétoscopes.
Les autres limites connues
Ce que je savais avant d’acheter la caméra, et qui est généralement plutôt bien relevé par les avis trouvables sur le net :
- Pas de stabilisation du capteur. Apparemment c’est à cause des filtres ND qui prennent trop de place. On ne peut pas avoir les deux. Pour le coup ça m’arrange. La stabilisation, même désactivée, peut provoquer des déformations de l’image non voulues dans certaines situations.
- Impossible de prendre le son si on enlève la poignée. C’est assez stupide, surtout que la FX3 n’a pas ce problème. Mais personnellement, je peux m’en accommoder.
Conclusion
Au final je ne regrette pas mon achat, car la FX6 reste une caméra parfaite pour mes besoins. Mais je ne la vois finalement pas comme une caméra principale : elle reste à égalité avec la FX3, et je serai amené à dégainer l’une ou l’autre selon les situations. Et la FX3 sera beaucoup plus utilisée que ce que je pensais.