Drone : démarches pour devenir professionnel

Champ drone

Petit article pour raconter le chemin que j’ai suivi pour piloter un drone professionnellement dans le cadre de mes prises de vues. Allergiques à la paperasse s’abstenir.

Attention : la législation étant en constante évolution sur le sujet, je ne promets pas de mettre à jour l’article à toute vitesse. Autre mise en garde : il s’agît d’un retour d’expérience personnel. Je raconte ma façon d’avoir procédé. Cet article n’a rien d’officiel, et je décline toute responsabilité si jamais mes conseils vous mènent tout droit en prison.

Qui est concerné ?

Si vous voulez faire voler un drone et être payé pour ça, cet article vous concerne. Aucune exception. Le poids du drone peut faire varier certains points de détails, mais un drone léger ne dispense pas de réaliser toutes les formalités suivantes.

Quelques liens

La source officielle pour vraiment savoir quoi faire, c’est le site du gouvernement. Je vous recommande aussi un excellent blog avec des articles très intéressants sur le sujet. Enfin, je ne peux que recommander le groupe Facebook sur les activités particulières. Beaucoup de gens prêts à aider et à donner des conseils. Pour ma part, j’ai beaucoup été guidé par Michel Garcia et je l’en remercie.  Le groupe est administré activement par des modérateurs très sérieux.

Juste une petite mise en garde : montrez patte blanche avant de poster quoi que ce soit sur les groupes Facebook dédiés aux drones. Les professionnels de ce domaine sont à cran : le marché est saturé, et certains amateurs qui travaillent au black et au mépris de toutes les règles de sécurité font de l’ombre aux télépilotes sérieux. J’ai beau avoir affiché ma bonne foi et avoir posé des questions simples, une petite minorité de personnes (celle qu’on entend le plus) m’est tombé dessus à plusieurs reprises en donnant des leçons sur des sujets qui n’avaient rien à voir et en répondant à côté des questions, voire avec de fausses informations. Méfiance ? Fébrilité ? Volontaire envie d’induire en erreur la concurrence ? Un petit mélange de tout ça probablement.

Brevet théorique

Au moment où j’écris cette article, il « suffit » d’obtenir le brevet théorique ULM. Mais attention, ça va surement changer ! J’ai déjà donné tous les détails de cette étape dans un précédent billet dédié au brevet théorique ULM. Je vous recommande de commencer par cette étape et de ne passer à la suite qu’après l’avoir terminée.

MISE A JOUR : depuis le 1er juillet 2018, un brevet théorique spécial drone a été mis en place. Le brevet théorique ULM n’est donc plus une option pour devenir télépilote. De plus, il est aussi nécessaire de passer une formation pratique.

Formation pratique

Encore une fois, au moment où j’écris cet article, aucune formation officielle n’est exigée. De toute façon, aucun centre de formation n’est officiellement reconnu par la DGAC. Mais ça aussi ça pourrait changer.

Rédaction du MAP

Le plus gros document à rédiger. J’ai chopé des exemples et gabarits de MAP sur le net pour m’inspirer : telepilote.org, declarersondrone.fr et le site du gouvernement. J’ai commencé à tout copier comme un âne puis j’ai fait une première repasse sur chaque section pour accorder les informations à ma situation. Ensuite, j’ai fait une seconde passe afin de rajouter de nouvelles informations qui me semblaient importantes pour moi.

De manière générale, les télépilotes rechignent à partager leur MAP. Une des raisons invoquées est qu’il représente un travail considérable et qu’il n’a pas à être partagé gratuitement. Personnellement, je préfère le garder pour moi principalement car c’est un document sensible et très spécifique sur certains points. Je ne suis pas parfait contrairement à ce qu’on pourrait croire, et il peut y avoir des erreurs ou des manques dans mon MAP, et je ne veux pas que cela serve d’exemple. Je vais mettre mon MAP à jour régulièrement en fonction de ce qui m’arrive sur le terrain.

DNC

Vous pouvez vous inspirer du modèle fourni pour la remplir et la garder avec vous. Elle pourra vous être demandée à tout moment. Si vous êtes indépendant comme moi, vous pouvez (ou plutôt devez, vu que vous n’avez pas le choix) vous auto-déclarer apte à piloter. C’est un peu bizarre, mais c’est comme ça.

Déclaration d’activité

Rendez-vous sur monespacedrone.dsac.aviation-civile.gouv.fr, créez votre compte et remplissez le formulaire en ligne pour déclarer votre activité. Simple et rapide, rien de spécial à dire.

Déclaration d’activité de photographie et de cinématographie aérienne

Le formulaire doit être rempli et envoyé à la DSAC de votre région. Pour ma part, j’ai choisi la solution de facilité : j’ai rempli le formulaire en déclarant la totalité du territoire comme zone d’action, et j’ai mentionné l’année entière comme période de déclaration. C’est une pratique apparemment courante, mais on m’a signalé qu’elle n’était que tolérée pour l’instant, et que ça pourrait changer un jour : il faudrait en fait faire cette déclaration avant chaque mission.

Carnets de vol et d’entretien

Je me suis fait bêtement des Google Spreadsheets avec des colonnes bien définies, et basta. Toutes les infos sont dedans. Si jamais on me demande de formaliser autrement, je n’aurai qu’à transférer les données.

Assurance

Vous devez obligatoirement avoir une assurance Responsabilité Civile Professionnelle pour le drone. Personnellement, je suis passé par SIECA, un courtier qui m’a trouvé une solution chez Allianz avec les caractéristiques suivantes :

  • Territoire : Europe
  • Garantie : 1.000.000 €
  • Montant annuel : 340 €

J’ai démarché quelques sociétés en direct, à chaque fois j’ai obtenu des tarifs supérieurs. J’avais aussi fait une demande à SIECA pour la France seule, qui m’a trouvé une solution à 290 €.

Avant chaque vol

Si vous avez fait tout ce qui précède, vous êtes paré(e) pour voler professionnellement. Il reste maintenant à préparer chacun de vos vols en amont pour obtenir les autorisation nécessaires selon leur contexte et leur lieu. Ça peut aller de « je n’ai personne à prévenir, mon vol est perdu dans la cambrousse hors d’une zone interdite » à « je dois obtenir des autorisations dans tous les sens car il y a un aérodrome pas loin et je suis en région peuplée ». Mais ça, ça fera l’objet d’un prochain article.

Je prends juste de l’avance sur un point concernant les vols : dès que je me déplace avec mon drone, j’emporte dans une chemise les photocopies de tous les documents cités dans cet article.

Drone

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