Shane Black a une constante dans les films qu’il a écrits : ses scènes d’actions finales ont toujours une forte composante verticale.
Toutes les excuses sont bonnes pour verticaliser une scène : des ponts (beaucoup de ponts), des passerelles, des terrasses et des grues.
La scène d’action Blackienne classique a atteint son paroxysme avec The Nice Guys. Tout le climax se déroule à la verticale (SPOILERS), et tout y est : des mecs qui se poursuivent, se tirent dessus, se tapent, se vautrent, et des bagnoles.
A noter que le reste du film offre aussi son lot de verticalité en exploitant constamment les reliefs de Hollywood. La scène d’intro voit une voiture dévaler une pente. Et tout le reste du film, c’est quasi exclusivement Ryan Gosling qui tombe du haut de terrasses et autres immeubles.
Si on remonte dans le temps, Kiss Kiss Bang Bang a le même genre de climax aussi vertical que The Nice Guys, mais avec un cercueil en bonus :
L’arme Fatale 2 : final dans un bateau avec le bad guy en hauteur et le héros tout en bas.
The Last Boy Scout : là encore le climax, à la fois au niveau du sol et en hauteur. Avec forcément le bad guy qui fait une chute mémorable (et sale).
Plus tôt dans le film, Black finit une poursuite sur autoroute à la verticale, avec Bruce Willis qui canarde ses ennemis du haut d’un pont. Kiss Kiss Bang Bang avant l’heure.
Iron Man 3 : bataille finale au milieu de grues, plus aérienne que jamais.
Bien sur Shane Black n’a pas le monopole de la scène d’action à trois dimensions. Mais en regardant ces scènes à la chaine on voit bien un motif se dessiner, une sorte de cohérence dans l’œuvre du mec, même dans les scènes qu’il a juste écrites et pas mises en scène.
Pourquoi cette passion pour les hauteurs ? La première raison est ludique, j’imagine : si on se permet de se faire gameler les personnages de plusieurs dizaines de mètres, c’est fun. Ça ouvre plein de possibilités. Les multiples niveaux permettent de multiplier les différentes situations en parallèle en les cloisonnant. Dans bien des cas on a droit à deux héros qui ont chacun leur ennemi à vaincre, chacun à son niveau. La seconde justification est peut-être dramaturgique : développer son action verticalement rajoute de l’enjeu, du vertige (littéral), du risque, de l’impact visuel.