Lésiner sur les petites dépenses ?

J’ai dépensé sans compter !

Cet article m’a été inspiré aussi bien par mon expérience de vidéaste que par ma première carrière : 10 ans en tant que développeur dans des boites plutôt petites, typées start-up. J’ai été confronté au syndrome de la petite économie à la con pendant toute cette période, dans toutes les boites que j’ai croisées, de près ou de loin. Il existe des bons exemples, mais ils sont rares. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai vu un développeur payé plus de 40 000 € bruts par an à qui on refusait un éditeur de code qui coûtait 200 € par an alors qu’il pouvait booster sa productivité.

Ce que j’ai appris en quelques mots : s’il existe une solution à nos petits problèmes et qu’elle coûte un peu d’argent, il faut investir dedans.

Quand on a le temps

Lorsqu’on commence notre activité et/ou qu’on a des revenus encore incertains, cela coïncide souvent avec le fait d’avoir du temps disponible. Enfin, on pense que c’est le cas, mais ça ne l’est pas vraiment. Dans ces moments là, on est tenté de mégoter sur tout investissement, quitte à passer du temps personnel à régler les problèmes à la main ou bien à utiliser des outils non adaptés mais gratuits.

Exemple : pour mes premières prestations, j’ai rechigné à m’abonner à un site de musiques libres de droits et je me suis entêté à trouver des musiques gratuites sur la bibliothèque de Youtube. Le problème, c’est que sur ce genre de plateforme gratuite, 99% des musiques sont affreusement nulles. Il faut donc passer énormément de temps pour trouver les 1% de musiques potables. En comparaison, un abonnement à artlist.io coûte environ 200 € par an. C’est une des plateformes les moins chères, et pourtant les musiques y sont d’une qualité infiniment supérieure à tout ce qui peut exister de gratuit. Ainsi, on gagne un temps de malade à trouver la musique qui nous plait. Et ce temps gagné, c’est du temps en plus pour faire des choses plus importantes : boucler ses prestations, gérer sa compta, trouver des clients.

Autre exemple : j’ai commencé, comme beaucoup de monde, à rédiger mes devis et factures avec Google Spreadsheets (équivalent d’Excel, quoi). C’est juste ingérable sur le long terme, et je recommande de passer sur un logiciel adapté le plus vite possible.

Le renouvellement du matériel

Je fonctionne à deux vitesses pour le renouvellement du matériel :

  • Tout ce qui coûte cher reste longtemps. Je ne renouvelle pas souvent mes caméras et objectifs. Jusqu’à l’été dernier je filmais encore avec des GH4 en caméras principales, qui ont maintenant 5 ans. J’ai maintenant une caméra plus récente, mais mes GH4 servent encore beaucoup en caméras secondaires. La course au matériel est impossible à gagner : dans les 6 mois qui suivent l’achat de votre nouvelle caméra top tendance, un nouveau modèle la détrône.
  • Pour tout ce qui est du domaine des accessoires, je ne réfléchis pas et j’envoie les sous. Si un petit machin à 50 € peut me faciliter la vie sur mes tournages, je le prends sans hésiter.

Exemple : je suis un drogué des quick-release plates. Ces machins permettent de fixer une caméra sur un support et de l’en enlever en un seul mouvement rapide. Je ne peux plus vivre sans ça. A l’origine, j’avais achetés ceux-ci :

Je n’avais pas trop réfléchi à quelle forme et quelle marque choisir. J’ai juste pris les moins chers. Et puis j’ai commencé à renouveler mon matériel, notamment mon stabilisateur, et ces petits machins ne passaient plus dessus. La solution a été de les changer pour ces autres modèles :

A 20 € l’unité environ, et sachant qu’il me fallait au moins 5 de ces petites bêtes, la petite dépense non-prévue a fait un peu mal. Mais elle était nécessaire. J’en ai profité pour recycler mes anciens quick-releases plates sur des accessoires secondaires. Plutôt inutile au premier abord, mais qui fait gagner un temps fou.

Enfonçage de portes ouvertes

Ces exemples de dépenses semblent triviaux : avec du recul, il est évident qu’il fallait faire ces petits investissements, même si certains étaient récurrents. Mais sur le moment, quand on n’ose pas sortir la carte bleue, ça semble beaucoup moins facile. Il est aisé de se dire qu’on va faire un peu plus d’efforts pour économiser quelques dizaines d’euros. Que si on cède à cette dépense, on va faire de même pour plein d’autres conneries et qu’au final on va se retrouver avec les poches vides. Mais sur le long terme, ça n’a aucun sens, et on y perd. Le temps passé à faire à la main des choses qui pourraient être facilitées ou automatisées a un coût. On ne s’en rend pas compte, mais il se paie très cher.

Entrepreneuriat

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